Association Française des Analystes Techniques
 
		        
		    AFATE :
Association Française des Analystes Techniques
Cette semaine, je suis allé à la rencontre des membres de l’AFATE, dans le 8e arrondissement de Paris, au Centre Culturel Alex Manoogian.
Avant de partir, mon ami Olivier m’a lancé une remarque pleine de sous-entendus : « Brice, j’aime bien ton style à la “Disiz la Peste” ». Une manière subtile de me dire : « Ne viens pas habillé comme un jeune de quartier. » Ça m’a fait sourire, et en restant fidèle à moi-même, j’ai choisi une tenue simple, mais avec une petite touche qui me distingue. Un cardigan discret, deux chaînes qui, selon mes standards, sont tout à fait normales, mais qui, dans cet environnement de costards-cravates impeccables, pouvaient sembler bling. Pas ostentatoires avec des diamants incrustés, mais la plus large, de 12 mm, brillait juste assez pour attirer les regards.
En entrant dans la salle, les regards furtifs mais insistants de certains cinquantenaire m’ont tout de suite plongé dans une ambiance particulière. Je sentais leur curiosité, voire un léger jugement. C’était comme si ces chaînes, ces modestes symboles de mon identité, me plaçaient immédiatement en dehors de leur cadre de référence. Et je me suis dit : « La prochaine fois, pourquoi ne pas accentuer encore plus ce contraste ? Si je dois être perçu comme un ovni, autant l’assumer pleinement. »
La soirée était riche en diversité humaine. À ma droite, des investisseurs chevronnés, certains proches des 80 ans, débattaient avec une passion presque contagieuse. À ma gauche, des jeunes dans la vingtaine, visiblement nerveux mais excités, échangeaient timidement leurs ambitions et leurs rêves. Ce mélange intergénérationnel m’a frappé. La finance attire des profils si variés, et pourtant, une fois dans cet univers, chacun semble aspirer à trouver sa place dans un moule préexistant.
La soirée s’annonçait intéressante, mais les interventions ne m’ont pas vraiment maintenu en haleine. La plupart portaient sur des techniques que je considère d’un ancien monde, comme les figures chartistes et l’analyse sur des unités de temps daily. Cependant, il y avait des exceptions notables, comme Véronique Riches-Flores, sans aucun doute la plus flamboyante. Son analyse économique était d’une rare pertinence. Elle a exposé avec une grande clarté pourquoi la Fed ne pourra probablement pas tenir ses promesses d’une baisse de 0.25 % des taux, avant de dresser un panorama captivant de l’économie européenne et française. Ce qui m’a particulièrement marqué, c’est sa seconde intervention sur l’Afrique, un continent qu’elle a étudié intensivement pendant trois ans.
À ses côtés, @Laurent Albie, avec son approche méthodique, a également apporté une perspective fascinante. Il a brillamment souligné les similitudes troublantes entre les politiques de Trump et celles d’Herbert Hoover, qui avaient conduit à la crise de 1929. Leur duo était l’un des rares moments où je me suis senti réellement captivé par le contenu. Cela tranchait nettement avec les autres présentations, souvent axées sur des concepts datés et peu précis.
Un intervenant en particulier a retenu mon attention mais pour son attitude un certain @Denis Desclos : un ancien militaire, lunettes ronde, au style directif presque autoritaire. Son passé transparaissait dans son discours. Il donnait des ordres en claquant des doigts, parlait avec une assurance presque brutale. Ce n’était pas mon approche, mais je reconnais que son style a certainement sa propre audience, notamment sur ses élèves car cela émet une figure d’autorité.
Un moment qui m’a particulièrement marqué, c’est ma conversation avec Pierre, un jeune homme qui semblait à la fois timide et passionné. Ses mains montraient des signes d’eczéma, probablement dû au stress, mais son discours était animé d’une sincérité touchante. Il ne venait pas pour des analyses techniques ou pour apprendre à trader, mais parce qu’il souhaitait travailler pour un fonds d’investissement spécialisé dans les sociétés privées. Son objectif ? Participer à des projets qui façonnent l’avenir en plaçant des capitaux dans des entreprises prometteuses. Un chemin purement institutionnel, loin des graphiques et des figures chartistes, il avait ce petit éclat dans les yeux qui me rappelait pourquoi tant de gens se tournent vers le trading : l’espoir d’un avenir meilleur, celui d’une personne prête à se lancer dans l’inconnu avec ambition.
Mais tout ne s’est pas passé sans accroc. Alors que je feuilletais un livre sur les chandeliers japonais, un quarantenaire au style motard est venu entamer une discussion. Nous avons parlé des intervenants, et je me suis laissé aller à une critique spontanée : « Franchement, d’un point de vue technique, pas ouf. » Je n’avais pas réalisé qu’il était l’élève de l’un d’eux. Sa réaction, bien que polie, fut abrupte. Il a mis fin à notre conversation presque immédiatement. Sur le moment, je me suis senti un peu maladroit. Je ne voulais pas heurter qui que ce soit, mais cette pensée m’avait échappé. Et elle traduisait bien mon ressenti : ce trading d’un ancien monde me semblait tellement loin de ma propre vision des marchés.
Cependant, cette soirée m’a offert plus que je ne l’avais imaginé. Pas tant sur le plan technique, mais sur le plan humain. Voir ces vétérans de la finance côtoyer de jeunes aspirants traders m’a rappelé que la finance est un univers vaste et divers. Chacun y trouve sa place, avec ses ambitions, ses failles et ses rêves. Et même si je ne m’y retrouve pas toujours, même si je préfère rester discret sur mon approche du Smart Money Trading, je trouve enrichissant d’échanger avec d’autres. Leur vision, même différente, m’aide à élargir mon propre regard.
En fin de soirée, alors que les petits fours et le champagne circulaient, je me suis laissé porter par l’ambiance. J’ai pris le temps d’observer, d’écouter et de m’immerger dans cette atmosphère si différente de la mienne. Je reviendrai probablement, pas pour apprendre des techniques, mais pour continuer à explorer ces univers parallèles, à comprendre ces dynamiques, et à me rappeler que, même dans nos différences, il y a toujours quelque chose à retenir.

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