[Newsletter] Une semaine dans l’œil du cyclone

Brice Delannay face à ses réflexions au Salon de l’analyse technique, entre pression de performance et besoin d’authenticité dans le trading et le contenu.

Bon… on est samedi, et si tu es tout nouveau ici, tu viens de recevoir deux newsletters d’un coup. Double ration pour toi.

Mais pour les habitués… tu l’auras compris, celle d’hier s’est envoyée automatiquement. 

J’avais zappé de l’écrire à temps – ma tête était ailleurs. 

Et cette fois, je ne parle pas des marchés.

Alors laisse-moi te raconter pourquoi.

Hier, j’ai mis les pieds au Salon de l’analyse technique.

Et j’ai tout de suite ressenti ce que je ressens souvent dans ce genre d’endroits : le costume n’est pas pour moi.

Enfin… qu’on ne se méprenne pas. Ce n’est pas que je n’aime pas porter de costume. 
Si j’en mets un, c’est pour me sentir bien habillé, pour le plaisir, pas pour coller à une image. 
Mais l’idée de mettre un costume juste pour “avoir l’air d’un trader”, me donnerais l'impression de porter un déguisement. 
Je n’ai pas besoin de paraître professionnel. 
Mon professionnalisme, il se lit dans mes résultats, dans ma rigueur, pas dans la coupe de mon blazer.


Est-ce qu'on peut rester fidèle à soi-même dans un environnement qui ne nous ressemble pas ?

Dans ce salon, c’était flagrant. Tout le monde semblait parler la même langue, partager les mêmes codes, les mêmes montres, les mêmes chaussures bien cirées… et moi, je débarque avec ma Casquette vissée, petit pull, chaînes au cou, lunettes bien à moi. 

Un OVNI dans une réunion d’astronomes.

Pas en contradiction avec eux. 

Juste… à part.

C’est la pensée qui m’a percuté quand j’ai mis les pieds dans ce dome. 

Mais ce n’est pas seulement une question de look. 

C’est une affaire d’énergie. 

J’avais l’impression d’observer un théâtre dans lequel je n’avais pas demandé à jouer. 

Quand j’écoutais certains intervenants parler de “pression de marché”, “fondamentaux macro”, ou de price action à base de “M” et de “W”, je ne me sentais pas juste différent : je me sentais ailleurs.


Puis, il y a eu un moment qui a suspendu le temps... Après la conférence de Vincent Ganne ! 

Un mec brillant. Humain. Ancré. 

Après sa conférence, on a échangé Olivier, lui et moi, puis on a rapidement décidé d’aller boire un verre ensemble, à l’extérieur. 

C’est là que j’ai vu son regard changer. 

Ce moment où tu respires enfin. 

Comme si quitter la foule et les sollicitations lui permettait enfin d’être lui-même. 

Et je me suis reconnu.

Parce que, tu vois, même si je fais du contenu, des conférences, des lives, je ne suis pas quelqu’un qui aime être au milieu d’une salle remplie d’inconnus. 

Je ne suis pas celui qui engage la conversation. 

Je suis celui qui attend qu’on vienne à lui. 

Et encore… pas toujours. 

C’est ça, la différence avec mes conférences : là, je suis dans mon rôle, je donne, je transmets. 

Et c’est ça qui crée le lien, ce que je transmet !


Cette semaine, il n’y a pas eu que le salon

J'ai eu de tout. On a aussi cramé deux firmes en live jeudi. 

Ou plutôt… on les a utilisées... 

J’étais clair dès le début : soit je les passais en one-shot, soit je les laissais partir, car nous étions à quelques jour du renouvellement de leurs échéances. 

C’était un management de risque très agressif, avec des positions à 3/4 contrat minis sur des comptes à 50k. 

Et c’est là où je distingue toujours mes comptes : Il y a ceux “qu’on utilise” et ceux “qu’on protège”. 

Et sur les bons, les vrais, ceux qui comptent : on a fait du profit.


Le vrai défi de la semaine ? L’identité

Et puis, il y a eu ce début de collaboration avec l’équipe marketing.

Deux publications ont déjà vu le jour sur Instagram. 

Leur travail est de qualité, ce n’est pas la question. 

Mais… je me demande. Est-ce que je ne perds pas un peu de ma singularité ?

Pas tant le ton que j’emploie. 

C’est plus profond. 

C’est ma vision de la transmission gratuite du trading sur les réseaux. 

Là où j’aime être direct, brut, éducatif, j’ai l’impression que le contenu devient plus “léché”, plus captivant visuellement, mais moins aligné. 

Moins sérieux dans le fond et la forme, bien que plus “communicable” pour les réseaux.

Et c’est là que naît le doute : est-ce que je me dilue ?

Être un trader, c’est savoir exactement où on veut aller.

Être un entrepreneur, c’est accepter que le chemin pour y arriver ne nous appartienne pas toujours.

Mais je ne veux pas devenir un formateur de plus.

Je veux que ce que je fais soit reconnaissable. 

Qu’on sente ma vision, mon parcours, mes aspérités. 

Je veux qu’on entende ma voix même quand je ne parle pas... à la simple vision d'un contenu qu'on se dise ça c'est Brice ! 

Et en confiant ma communication, j’ai peur que cette voix devienne un simple écho.

Alors oui, ils essaient d’écouter. Ils me posent quelques questions, me donne leurs avis.

Mais je suis quelqu’un d’instinctif. 

De profondément intuitif. 

Et mettre des mots précis sur ce que j’ai en tête, sur la vision créative exacte que j’ai de moi et de ce que je veux transmettre, ce n’est pas simple. 

Parfois même, ce n’est pas possible.

Mais bon, ça fait partie du jeu.

Je dois devenir un meilleurs communiquant pour travailler en équipe.


Et maintenant, une autre question me hante dans mon trading.

Tu vois, dans deux semaines, je pars en vacances. 

Et forcément, la question revient en boucle dans mon esprit : “Est-ce que je pousse fort maintenant pour anticiper les dépenses ?”
Ou… “Est-ce que je garde mon rythme et je laisse le temps faire son travail ?”

La réponse, tu la connais.

Mais l’expérience me rappelle une chose : la pression auto-imposée est une fausse bonne idée.

Ce n’est pas en tordant le marché qu’on paie ses vacances. 

Ma suggestion pour toi cette semaine :

Ne laisse pas le bruit extérieur te faire douter de ta boussole intérieure.

Que ce soit sur les marchés, dans ton branding, ou dans ton rythme… il y aura toujours une voie “optimisée”, “conseillée”, “prouvée”. Mais il n’y aura qu’un seul chemin qui te ressemble.

Et c’est celui-là qui t’emmènera le plus loin.

C’est en continuant de faire ce qu’on sait faire. En maintenant un rythme régulier. 

En refusant de se précipiter pour plaire à l’anxiété du futur.

Parce que ce n’est pas comme ça qu’on devient libre. La liberté que tu gagnes avec le trading ne doit pas se payer avec ta santé mentale, ton rythme ou ton intégrité.

Et — la — liberté, c’est quand même un peu pour ça qu’on trade, non ?